Fédération Québécoise des Massothérapeutes Agréés

Un survol des opportunités professionnelles en massothérapie

Dossiers

Travailleurs autonomes, salariés : au Québec, les massothérapeutes exercent leur profession selon différents statuts, mais aussi dans différents milieux. Quel est le portrait général de la profession et comment faire son choix? Qu’en pense un formateur qui prépare ses pairs aux opportunités professionnelles?

Statut : travailleurs autonomes ou salariés

Le Code national des professions classe les massothérapeutes (code 3236) dans la catégorie Soins de santé, section Personnel technique en soins de santé. Au Québec, cette profession regroupe environ 20 000 massothérapeutes, dont 80 % sont des travailleurs autonomes et 6 % des salariés [1]. Saviez-vous que, de son côté, la Fédération québécoise des massothérapeutes compte au minimum 70 % de travailleurs autonomes?

Si vous hésitez sur le statut à adopter, le Comité sectoriel de la main-d’œuvre des services de soins personnels a produit un document mis à jour en 2021 qui délimite le statut d’emploi et ses incidences légales [2]. En outre, ce Comité a produit, en 2015, un tableau comparatif des statuts d’emploi du travailleur autonome entrepreneur, du travailleur autonome locateur de services et du salarié : il est ainsi question autant de clientèle que d’espace ou d’horaire de travail, d’établissement des tarifs ou encore des assurances.

Si vous souhaitez savoir si le statut de travailleur autonome et de petit entrepreneur vous convient, la brochure Asseoir les bases de vos affaires, qui contient huit fiches-conseils, vous aidera à faire le tour de la question.

Enfin, la FQM produit des billets-conseils pour les massothérapeutes autonomes, par exemple :

Portrait de la profession

Le Comité sectoriel de la main-d’œuvre des services de soins personnels a également produit en 2022 une Analyse sous-sectorielle de la main-d’œuvre du secteur de la massothérapie [4]. On y rapporte que 84 % des massothérapeutes sont des femmes. En outre, à la faveur d’une enquête menée auprès de plus de 600 massothérapeutes, on y apprend notamment qu’ils reçoivent en moyenne seize clients par semaine, que 71 % d’entre eux ne sont pas spécialisés pour un type de clientèle et que plus de huit clients sur dix exigent un reçu d’assurances.

Du côté des conditions de travail, l’enquête rapporte un revenu d’emploi moyen de 20 317 $ et des pourboires provenant de moins d’un client sur deux. Pour 58 % des répondants, la semaine de travail comprend moins de 30 heures, et 36 % occupent un autre emploi. Le soir et la fin de semaine comptent pour le tiers des heures travaillées en massothérapie.

L’analyse, disponible sur le Web libre, couvre de nombreuses dimensions, des impacts de la pandémie de COVID-19 aux pratiques de gestion dans le domaine d’activité.

Milieux de travail : variété au menu

Dans une page intitulée devenez massothérapeute agréé(e), la FQM a recensé les milieux de travail suivants :

  • Pratique privée, dans un bureau ou à la maison
  • Domicile des clients 
  • Cliniques multidisciplinaires
  • Cliniques de physiothérapie et de chiropratique 
  • Centres de santé et spas
  • Centres de conditionnement physique
  • Centres de réadaptation
  • Certains hôpitaux en partenariat avec des fondations 
  • Hôtels et bateaux de croisière
  • Centres de villégiature au Québec et à l’étranger 
  • Entreprises ou événements (sur chaise)

Sébastien Forgues est responsable des inspections professionnelles à la FQM, formateur à l’IFMQ (Institut de formation en massothérapie du Québec), massothérapeute agréé certifié et kinésithérapeute agréé certifié. Dans le cadre de ses inspections, au nombre de 150 à 200 par année, il voit et connaît beaucoup de milieux de travail. À ses yeux, le concept d’« opportunité professionnelle » prend un sens tout différent en fonction de l’étape à laquelle vous êtes rendu(e) dans votre carrière. Une personne qui débute dispose de tout un éventail de possibilités. Pour Sébastien, les salariés constituent une minorité, car ils sont plus souvent payés au massage qu’à l’heure, ce qui s’avère à leur désavantage. La plupart des massothérapeutes qu’il croise deviennent rapidement travailleurs autonomes, mais tous n’ont pas nécessairement la fibre entrepreneuriale. Leur milieu de travail devient alors leur domicile, celui des clients, des lieux d’événements, ou encore des locaux dont ils sous-louent des créneaux horaires à un tiers. D’autres décident de faire affaire avec des agences qui centralisent les appels pour des massothérapeutes.

Sébastien confirme que, lors de leur formation professionnelle, les futurs massothérapeutes entendent parler des différents milieux professionnels et des conditions de travail associées. Cela permet de défaire des mythes, comme celui qui viserait à croire que le tarif d’un massage équivaut à un bénéfice net. Pour lui, la massothérapie constitue un bon choix de carrière, à condition d’investir dans une bonne formation et de s’investir dans l’ensemble des tâches reliées à l’entreprise, de la planification à la formation continue, en passant par le marketing, les communications, la comptabilité, l’entretien des lieux et les suivis auprès de la clientèle.

Références

[1] Québec. Ministère de l’Enseignement supérieur. 2021. Demande de développement d’un programme d’études collégiales (AEC) en massothérapie.

[2] Comité sectoriel de la main-d’œuvre des services de soins personnels (Québec). 2021. Statut travailleurs autonomes vs [sic] salariés.

[3] Comité sectoriel de la main-d’œuvre des services de soins personnels (Québec). 2015. Analyse de la profession : massothérapeute au Québec.

[4] Comité sectoriel de la main-d’œuvre des services de soins personnels (Québec). 2022. Analyse sous-sectorielle de la main-d’œuvre du secteur de la massothérapie.

Rédaction : Catherine Houtekier, M.B.S.I., rédactrice agréée et réviseure