Fédération Québécoise des Massothérapeutes Agréés

Tracer la voie de la masso-oncologie au Saguenay

Parcours professionnel

Georges Tremblay est orthopédagogue de formation. Aujourd’hui retraité du milieu de l’éducation, il poursuit sa deuxième carrière auprès des jeunes et des adultes atteints de cancer. C’est dans la simplicité et avec une grande générosité que ce pionnier de la masso-oncologie au Saguenay a accepté de nous raconter son parcours.

« Mon histoire n’a rien d’extraordinaire », confie d’entrée de jeu Georges Tremblay en riant. Permettez-moi de le contredire. Je vous explique.

Georges Tremblay a commencé sa carrière en tant qu’orthopédagogue. Jour après jour, il a évolué dans le milieu scolaire, accompagnant vers la réussite les jeunes présentant des difficultés. Puis, dans les années 1990, il se remet en question. « J’ai ressenti le besoin de réfléchir à ce qui se passait dans ma vie », explique Georges Tremblay. C’est à ce moment qu’il découvre la massothérapie et son potentiel en santé.

L’orthopédagogue entamera une formation en massothérapie en 1993. Une base en californien, puis en suédois, qui lui permettront d’offrir des soins de massothérapie directement à son domicile, tout en continuant à évoluer dans le milieu scolaire. Pour l’homme, la massothérapie se voulait la prolongation de sa première carrière. Elle lui permettrait de continuer d’intervenir auprès des enfants lorsqu’il prendrait sa retraite de l’enseignement. Mais, jusque-là, les adultes constituaient le plus gros de sa clientèle.

C’est en 1997 que tout s’est mis en place. « Une professeure de massothérapie de Montréal, Joëlle Frenette, m’a proposé d’aller voir à LEUCAN, qui offrait depuis une dizaine d’années des massages aux jeunes atteints de cancer », explique le massothérapeute. La professeure avait vu en lui une passion pour les jeunes et une facilité d’entrer en relation avec les autres pour les accompagner dans leur cheminement. Elle ne s’était pas trompée. « J’ai participé à un de leurs camps d’été et ça m’a donné la piqûre », souligne le massothérapeute.

Il n’en fallut pas moins pour inciter Georges Tremblay à s’inscrire au programme d’accompagnement des personnes atteintes de cancer, offert à l’époque par Lyse Lussier. « En 1997, j’ai commencé à masser les jeunes atteints de cancer dans les familles de la région, note Georges Tremblay. Je suis devenu le premier massothérapeute de LEUCAN au Saguenay. » Un pionnier donc, qui a tracé la voie de la masso-oncologie dans sa région.

Il faut dire qu’à la fin des années 1990, les massages aux gens vivant avec un cancer étaient rarement offerts dans les hôpitaux. Mais la formation en accompagnement de la personne atteinte de cancer nécessitait que les étudiants complètent un stage pratique. « Avec Lyse Lussier, j’ai fait les premières démarches pour intervenir en milieu hospitalier et faire nos stages auprès d’une clientèle adulte », explique Georges Tremblay. Ensemble, ils sont donc allés cogner aux portes de l’hôpital de Chicoutimi. Et leurs actions ont porté fruit. Actuellement, avec l’aide financière de l’organisme Toucher du cœur, plusieurs massothérapeutes interviennent non seulement dans les hôtelleries de l’hôpital, mais aussi directement aux départements de soins palliatifs et de chimiothérapie. Et c’est sans compter le travail de LEUCAN auprès des jeunes vivant avec le cancer.

Aujourd’hui retraité de l’enseignement, Georges Tremblay pratique toujours la massothérapie à son domicile, dans les familles de LEUCAN et en milieu hospitalier. Il constate une réelle évolution sur le terrain. « Les gens que je masse ont toujours une douleur quelque part et veulent que je les soulage, souligne le massothérapeute. Entre le geste que l’on pose et le geste des professionnels de la santé comme les physiothérapeutes et les ostéopathes, il y a place à réflexion pour mieux définir notre espace de travail ».

Comment voit-il l’avenir de la massothérapie? « Chez nous, il y a eu de grands débouchés de la massothérapie dans les soins médicaux, mais il y a tellement d’opportunités pour l’approche, notamment auprès des enfants en centre jeunesse, explique-t-il. Il y a sûrement moyen d’apporter un soutien à ces jeunes par le biais de la massothérapie. » Sans aucun doute, le pionnier continuera d’ouvrir de nouvelles avenues à la massothérapie.

 

Photo en exergue: Georges Tremblay auprès de Samuel Doucet, dans le cadre du programme Service de Massothérapie de Retour à la Maison (S.M.R.M) de Leucan.

Rédaction ❚ KATIA VERMETTE, réd. a.