Fédération québécoise des massothérapeutes (FQM)

Massothérapie et lombalgies

Lombalgies Le Massager

Massothérapie et les douleurs lombaires

Les douleurs lombaires ou lombalgies trouvent souvent leur source dans les muscles ou encore dans la mécanique vertébrale (spondylogénique) : entrent alors en jeu différentes structures de l’unité intervertébrale (facettes articulaires, ligament postérieur, disque, etc.) Elles peuvent être de nature inflammatoire (rhumatologique), mais aussi tumorale ou viscérale, ce dont les massothérapeutes doivent être conscients. À titre d’exemple, explique le Dr Vadeboncoeur : des hommes d’un certain âge – la cinquantaine ou plus – souffrant, même la nuit, d’une douleur lombaire avec irradiation à la cuisse gauche. Le patient peut toutefois marcher. 

La lombalgie est l’un des problèmes musculo-squelettiques les plus courants et les plus coûteux dans les sociétés modernes. De 70 % à 85 % de la population souffrira de lombalgie à un moment donné dans sa vie. La lombalgie touche la région des 5 vertèbres situées au bas du dos, et représente 58 % des maux de dos. Son origine est souvent multifactorielle : elle peut être posturale, micro/macrotraumatique, viscérale ou dégénérative. Au Québec en 2014, 25,8 % de tous les accidents du travail indemnisés par la CNESST (CSST) touchaient le dos et la colonne vertébrale. Les maux de dos représentent la cause la plus fréquente d’indemnisation des travailleurs.

Chez nos voisins américains, la lombalgie s’avère la cause la plus fréquente d’incapacité liée au travail et une des principales causes d’absentéisme. Le mal de dos est la deuxième maladie neurologique la plus fréquente aux États-Unis, selon l’Institut national américain des troubles neurologiques et des accidents vasculaires cérébraux*

 

Apparition et évolution des lombalgies

La douleur apparaît spontanément ou à la suite d’un traumatisme. Elle peut se décliner en phase aiguë, (parfois aussi subaiguë) et chronique, classification fondée uniquement sur la durée et non sur l’intensité des symptômes. La douleur serait dite aiguë jusqu’à 5 à 7 semaines, subaiguë de 7 à 12 semaines; au-delà, on parle de douleur chronique. Celle-ci se manifeste surtout par des épisodes plus intenses entre des périodes d’accalmie ou sur un fond de faible douleur. Dans l’évolution de la lombalgie, souligne le médecin physiatre Yves Bergeron, la récidive est plus fréquente que la guérison.

La douleur dorsale demeure une affection neurologique courante. Et plusieurs pathologies se retrouvent sous le terme de lombalgie, notamment le lumbago, l’hernie discale, la sciatalgie, la cruralgie, la spondylarthrite ankylosante ou encore l’arthrose lombaire.

 

Voici quelques symptômes reliés à une lombalgie :

• une douleur au bas du dos qui survient brutalement et se manifeste par une contraction subite et intense des muscles;

• une douleur qui descend le long de l’une ou des deux jambes comme un « pincement »; elle peut être exacerbée par la toux, l’éternuement ou l’effort;

• si la douleur au bas du dos est plus intense la nuit, elle peut être causée par la pression exercée par de l’inflammation, un organe malade ou une tumeur.

Or, la  recherche montre que la massothérapie peut aider à soulager les douleurs en favorisant la relaxation musculaire, à diminuer l’incapacité, à réduire anxiété et dépression, de même qu’à améliorer la qualité du sommeil chez les personnes souffrant de douleurs lombaires. D’ailleurs, un massage combiné aux exercices de flexibilité et de renforcement serait plus efficace que les seuls exercices pour contrôler la douleur et améliorer la fonction à court et à long terme.

La massothérapie devrait être intégrée dans un programme de réadaptation fonctionnelle. Cependant, à cause des contre-indications, vous devez demander l’avis de votre médecin avant de consulter en massothérapie. Malgré les apparences, il ne s’agit pas toujours d’une lombalgie d’origine mécanique : la douleur, viscérale, cette fois, pourrait signer un anévrisme aortique, dont la rupture peut être fatale. Il faut alors recommander de consulter rapidement un médecin pour diagnostic ou même diriger la personne vers des soins hospitaliers d’urgence.

 

Les techniques de massage appropriées pour soulager des lombalgies sont entre autres :

Le massage shiatsu : Ce massage énergétique s’attarde sur les méridiens et points d’énergie par des pressions faites avec les pouces, les coudes et les pieds.

La kinésithérapie : Cette approche consiste en une combinaison de massothérapie et de techniques de mobilisation appliquées, qui améliore le mouvement humain. Efficace pour tous, les enfants comme les personnes âgées qui ont perdu une liberté de mouvement pourront en ressentir les bienfaits. 

Le massage suédois : C’est le plus populaire. Ce massage à l’huile remet en état les muscles fatigués, atones ou inhibés.

Le massage des trigger points : Ce massage consiste à faire une pression constante sur le point de contraction musculaire douloureux jusqu’au relâchement du point et de la résorption de la douleur.

Les tissus profonds (deep-tissue) : Il s’agit d’un massage traditionnel dont les mouvements sont plus lents et les pressions davantage concentrées sur les zones de tensions et de douleur.

 

Le traitement des lombalgies : une approche multidisciplinaire

L’éventail des traitements est plutôt large pour répondre aux différentes causes et stades cliniques de la douleur : musculaires, spondylogéniques, etc. De plus, le fait que les lombalgies soient sujettes à ré- cidive appelle une approche pluridisciplinaire :

• médication, par voie orale ou par injections : médecine;

• thérapie manuelle : médecine, ostéopathie, chiropraxie, physiothérapie;

• agents physiques et réadaptation fonctionnelle : éducation posturale, renforcement musculaire, développement de la tolérance à l’effort : physiothérapie, kinésithérapie;

• suivi psychologique, gestion du stress et de la douleur;

massothérapie : « La combinaison de massage + exercices + information au patient est plus efficace que les exercices seuls pour contrôler la douleur et améliorer la fonction à court et à long terme. »

 

Un mandat commun : diminuer l’anxiété du patient

La douleur chronique ou à récidive provoque souvent beaucoup d’anxiété chez les personnes qui en souffrent. Or, l’anxiété augmente l’intensité des symptômes. Diagnostics et concepts portent des noms différents en médecine, en physiothérapie, en chiropraxie, en ostéopathie, en acupuncture et en naturopathie, signale le physiatre Yves Bergeron. S’il devient difficile de s’y retrouver pour les soignants, ce peut être une réelle source d’anxiété pour les soignés : il s’avère donc essentiel d’utiliser un langage commun et d’aller dans la même direction, soit de favoriser le retour optimal à l’activité, éviter l’installation de l’invalidité. Plusieurs des facteurs qui contribuent au maintien de la douleur sont modifiables par l’écoute et l’éducation. Il s’agit d’aider la personne souffrante à réduire son anxiété et à augmenter sa capacité dans les activités de la vie quotidienne. À titre d’exemple : la personne souffrante n’exerce pas d’activités – tâches, loisirs, exercices – par crainte d’aggraver sa douleur, ce qui installe un cercle vicieux et devient une cause importante d’invalidité. Il faut désamorcer les fausses croyances en corrigeant les informations erronées. Réduire ses peurs lui permettra de reprendre l’activité de façon adaptée à sa condition. Cela contribuera aussi à diminuer les sentiments dépressifs qui accompagnent souvent l’invalidité.

 

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Références :

 
BACHAND, André. Les pathologies musculo-squelettiques et la massothérapie. Notes de cours, 1995.
BELLICHA, G. et P. Dictionnaire médical Bordas. Éd. Bordas, Paris, 1987.
BERGERON, Y. et al. Pathologie médicale de l’appareil locomoteur, 2e édition, ch. 9. Rachis lombaire, sacrum et coccyx, p. 391. Edisem St-Hyacinthe et Maloine s.a., Paris, 2008.
BESEMANN, M., Vadeboncoeur, R et Duranleau, D. Lésions musculaires et syndromes douloureux myofasciaux. In Bergeron, Fortin, Leclaire. Pathologie médicale de l’appareil locomoteur, ch. 23. Maloine, Paris et Edisem, St-Hyacinthe, 2008.
CASTONGUAY, P. et BUSSIÈRE, P. Agents physiques, massage et tractions. In Bergeron, Fortin, Leclaire : Pathologie médicale de l’appareil locomoteur. Op. cit., ch. 39,p.1415.
DICKE, E., SCHLIACK H. et WOLFF, A. Thérapie manuelle des zones réflexes du tissu conjonctif. Maloine s.a., Paris, 1986.
FURLAN AD. & al. Massage for low-back pain. Cochrane Database of Systematic Reviews 2008, updated 2014. Daniel C. Cherkin, PhD, Karen J. Sherman & al. A comparison of the effects of 2 types massage and usual care on chronic low back pain: A randomized controlled trial, Annals of Internal Medicine, 2001; 155(1): 1-9.
GUÉRIN Michèle, « Les douleurs lombaires et fessières », Le Massager Vol.28 numéro 4, février 2012.  
MAIGNE, R. et MAIGNE J.-Y. Dérangement intervertébral mineur (DIM) in Dupuis-Leclaire. Pathologie médicale de l’appareil locomoteur, ch. 6. Maloine, Paris et Edisem, St-Hyacinthe, 1988.
TRAVELL, J. et SIMONS, D. G. Myofascial Pain and Dysfunction. The Trigger Point Manual. Williams and Wilkins, Baltimore.
* Repéré à https://www.amtamassage.org/approved_position_statements/Massage-Therapy-Can-be-Effective-for-Low-Back-Pain.html

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