Fédération québécoise des massothérapeutes (FQM)

Massothérapie et claquage musculaire

Dossiers, Techniques

AU PRINTEMPS, LES COUREURS REPRENNENT PEU À PEU LEUR ENTRAÎNEMENT EXTÉRIEUR. MAIS QUI DIT COURSE DIT RISQUE DE BLESSURE… ET DE CLAQUAGE MUSCULAIRE. COMMENT LA PRISE EN CHARGE D’UN MUSCLE CLAQUÉ PEUT-ELLE S’EFFECTUER EN MASSOTHÉRAPIE?

En collaboration avec Alain Bellemare, Jacques Tétreault et Danièle Anne Speary Massothérapeutes agréés spécialisés en massage sportif

Le claquage musculaire constitue la quatrième cause la plus commune de blessures liées à un sport, derrière l’entorse, les blessures articulaires avec inflammation (tendinite, bursite, périostite) et les fractures. Plus fréquente que l’on pense, cette blessure peut cependant se traiter efficacement en massothérapie.

LE CLAQUAGE MUSCULAIRE

Le claquage survient la plupart du temps quand une grande force est appliquée sur un muscle alors qu’il est étiré à son amplitude maximale. La blessure se caractérise par un déchirement des fibres du muscle, le plus souvent le mollet, l’ischiojambier ou le droit fémoral. Le claquage s’accompagne de douleur (augmentée lors d’un étirement passif ou d’une contraction), de raideur, de chaleur et d’enflure. Parce qu’il affecte le muscle, un tissu plus vascularisé que le ligament, le claquage musculaire se guérit généralement plus vite que l’entorse.

Au cours des trois premiers jours suivant la blessure, le repos du membre blessé, son élévation et l’application de glace sont à privilégier. La compression du muscle atteint aidera également à limiter son expansion lors de la contraction, ce qui diminuera la douleur et facilitera éventuellement l’intervention du massothérapeute.

LE MASSAGE À LA RESCOUSSE DU MUSCLE CLAQUÉ

Tout comme dans le cas de l’entorse, le massage en présence d’un claquage musculaire devra être adapté à l’évolution du processus de guérison, aux besoins du client et à son état de santé.

Dans les 72 premières heures après un claquage, le travail du massothérapeute s’effectuera davantage en périphérie de la blessure dans le but d’assurer une meilleure affluence des liquides dans la zone. Des techniques de drainage et des effleurages légers autour de la région lésée permettront, par exemple, de stimuler les circulations sanguine et lymphatique. En raison de la nature même de la blessure, des manoeuvres qui demandent au client de produire un travail actif sur les muscles atteints pourraient créer de la douleur et de l’inconfort et devraient donc être évitées.

Plus tard dans le processus de guérison, et selon la sensibilité du client, le massothérapeute pourra intervenir plus près de la blessure. Des manoeuvres pour rapprocher les fibres, des contre-tensions, des étirements légers et des élongations pourront alors être appliquées afin d’encourager le réalignement des fibres musculaires.

Quelques semaines après le claquage, lorsque la cicatrisation des fibres musculaires est entamée, le massothérapeute pourra appliquer localement des manoeuvres plus profondes dans le but de défaire d’éventuelles adhérences (ex. : frictions, foulages, etc.).

Somme toute, le massage en présence d’un claquage musculaire a pour objectif de réduire les résistances à la guérison et favoriser la santé des tissus lésés. Une fois complètement cicatrisé, le claquage musculaire laisse cependant du tissu conjonctif à l’intérieur du muscle, ce qui diminue localement ses propriétés contractiles. Ce faisant, les fibres musculaires avoisinantes demeureront plus sensibles à des blessures subséquentes, ce que le massothérapeute devra prendre en considération lorsqu’il interviendra dans le futur auprès de ce client.

Rédaction KATIA VERMETTE

katiavermette@hotmail.com

Le Massager mai 2018